Boris Lesoir

Boris Lesoir

Afrique


Djouliatou

Elle s'appelle Djouliatou,elle a tous les atouts,elle a du sang nubien,peul et mandingue qui coule dans ses veines,c'est une princesse,une reine,une divinité africaine.Sa peau est caramel,elle est svelte,des articulations délicates,ses traits sont fins,un joli petit nez droit,des yeux de biche,presque jaunes comme un soleil couchant,une grande bouche aux lèvres pulpeuses,bien ourlées.Elle a deux petits seins comme deux poires à croquer,sa chevelure est une crinière,une brousse bouclée,dorée par le soleil et le sel marin,ce qui lui donne un air de lionne,féminité féline.Elle est élégante dans son boubou coloré,elle porte deux grandes créoles aux oreilles et un collier de coquillage autour du cou,elle est toujours nu-pieds,ne se maquille jamais,ne se parfume pas,elle n'en a pas besoin,sa peau à une senteur naturel d'abricot vahiné.Elle doit avoir une vingtaine d'année,elle vit seule avec son enfant,il a deux ans,c'est un garçon,elle lui a donné le non de Souleyman,lors de sa naissance,toute sa famille l'a abandonnée,car elle a commis le pêcher de faire l'amour avec un homme sans être marié.Elle s'est retrouvée à la rue,son enfant sur le dos,un balluchon à la main contenant trois fois rien.Elle a commencé par mendier,fouillant dans les poubelles pour trouver quelques restant de nourriture,dormant sous un porche,pour se laver,elle va dans l'océan avec son enfant.Elle n'a pas reçu beaucoup de culture,mais brille par son intelligence ,elle est maline,débrouillarde et fière;elle s'est confectionné un petit filet de pêche avec des morceaux trouvés ça et là; tous les matins elle ramène quelques poissons qu'elle fait griller pour elle et son fils,le restant,elle les vend dans du pain,accompagné de café,gagnant ainsi chaque jour de quoi subvenir à ses besoins quotidiens.Elle est heureuse malgré sa situation précaire,elle chante tout le temps des petits airs de chansons populaires,elle récite aussi des versets du coran entre ses dents,à peine perceptibles.Elle a une voix sirupeuse,comme une chanteuse de jazz,après plusieurs mois,elle a réussi un avoir un petit pécule,lui permettant de louer une petite chambre la mettant à l'abri de la nuit.Elle travaille de plus en plus,le matin vendant ses petits déjeuners dans la rue,elle confectionne des jus de fruits;du bissab,avec les fruits du baobab aussi,additionnés de sucre qu'elle vend l'après-midi pour désaltérer les passants.Le soir venu,elle confectionne des petits beignets salés à base de pois et de piment que des épiciers de son quartier revendent pour elle.Elle se trouve dans la vieille ville,la médina,son but n'est pas de devenir riche,mais elle désire que son fils puisse faire de bonnes études,qu'il puisse même accéder à l'université,c'est son rêve,sa revanche face à la vie, à la complexité de cette société qui l'a exclue.Elle croit en Allah et sa miséricorde,persuadée que c'est lui qui lui est venu en aide pour la sortir de sa misère.Elle sait qu'elle restera seule probablement le restant de sa vie,car dans cette société musulman,une fille-mère n'a quasi pas de chance de refaire sa vie,mais elle s'en moque,car elle a son fils,son rayon de soleil,celui qui lui permet de donner un sens à sa vie,sa faiblesse est devenue sa force.Djouliatou,je l'ai rencontrée dans les rues de Dakar,une femme parmi tant d'autres,comme elle,se battant,se démenant,travaillant du matin au soir,les yeux pleins d'espoir,fières et courageuses,ne pleurant jamais sur leurs sorts,telles des guerrières,des combattantes,que de leçons données par ces dames bien plus fortes que beaucoup d'hommes.


23/04/2013
0 Poster un commentaire

Voyage

Avant d'avoir découvert l'Afrique,j'ai visité bien des contrées,j'avais une soif de découverte ,de paysages; voir d'autres cultures et coutumes, j'étais en quête permanente,à la recherche d'un endroit où il fait bon vivre,un lieu où me poser.Le paysage me paraissait aussi important que la population locale,mais je me trompais; j'idéalisais et au fond je revenais déçu,malgré une grande satisfaction d'avoir pu voir d'autres moeurs,d'autres horizons. J'étais à la recheche d'un" je ne sais quoi".Aujourd'hui ,j'ai compris le but de mes voyages,je me recherchais moi-même,mais aussi des êtres humains aux valeurs différentes que dans nos civilisations dites" modernes". Moins centré sur l'individu,une société respectant des valeurs qui me semble essentielles: La famille,les enfanfs,les personnes âgées;la collectivité,le partage,le respect de l'autre,connu ou inconnu.Lors de mon premier voyage au Sénégal,un mois durant ,j'ai sillonné ce pays ,à l'aventure,évitant les lieux touristiques, dormant chez l'habitant,j'avais compris ma soif,celle de l'autre, peu m'importait le lieu,le paysage .Je fus accueilli à bras ouvert chaque fois,j'ai découvert des êtres étonnant,j'étais charmé par cette chaleur humaine,cette considération de l'autre.Jamais je n'avais connu un sentiment si puissant; que de leçons d'humanité, d'humilité,j'en ai pris plein la gueule, enfin mes yeux étaient ouvert! Le bonheur ,la joie,la plénitude,l'amour au sens large du mot; tous ces sentiments,sont étroitement liés avec les autres,pour et par les êtres qui nous entourent.Plus il y a du partage ,et plus le bonheur se développe,entrainant cette multitude de sentiments bénéfiques;c'est un véritable baume pour le coeur,une panacée universelle! Depuis j'y suis retourné à deux reprises, trois mois à chaque voyage.Lors de mon premier séjour,à la fin,mes pas m'ont guidé vers une petite île;Niodior dans la région du Siné-Saloum. Un endroit sans voiture, quelques milliers d'habitants, de l'électricité quelques heures par jour; pas d'hôtel,pas ou peu de touristes.Les autochtones vivent de la pêche,du commerce; les femmes ramassent des coquillages pour arrondir leurs fin de mois.De l'ethnie Serre,ils parlent le Serre Niominka (car il y a différentes langues chez les Serres) , ce sont des descendants de l'ancienne Egypte, probablement anciens esclaves  du temps des pharaons, catholiques ,reconvertis à l'Islam .C'est un peuple fier,très croyant. Je fus acceuilli chez le chef du village,reçu de façon très chaleureuse;j'y suis resté une semaine,c'étais magique.Cette famille composée de plusieurs générations,avec ses nombreux enfants,femmes,hommes(une bonne quarantaine de personnes en tout!) . J'ai appris une chose importante et qui pourtant semble aller de soit; pour connaitre un peuple,il faut vivre avec eux,de la même façon,mais surtout prendre le temps,beaucoup de temps.Bouger tout le temps quand on voyage ne le permet pas ,on a un éventail , un apercu global,intéressant également; mais éparpillé,un peu comme" à vol d'oiseaux". alors désireux de mieux connaitre les Niominkas,j'ai consacré mes deux derniers voyages au Sénégal,à m'imprégner de leur culture, en partageant leur quotidien pendant des mois .Et je conclurai que ce n'est pas encore assez.Je devrais y passer des années continues dans le même village; quand on aime un endroit, ses habitants pourquoi courir la terre entière? Je ne remercierai jamais suffisament ce peuple; hospitalier,intelligent,courageux,généreux.

 


30/11/2012
0 Poster un commentaire

Afrique ;Sénégal: un autre regard.

Le Sénégal a bien changé en quatorze ans. lors de mon premier voyage en 1998 ,Abdou Diouf était encore président,  (1981- mars2000).Ce pays que j'aime ,son peuple, ,a été bien malmené depuis; la condition de vie et son côut qui a explosé pour les petites gens,les sénégalais espéraient le changement en votant pour Abdoulaye Wade(2000- avril2012),mais ce fut un désastre,cet égocentrique n'a fait de brimer son peuple encore un peu plus.Avec des réalisations innoportunes ,pharaoniques,des dépenses abyssinales(monument de la Rennaissance africaine, un théâtre ;l'organisation de la Biénnale des arts africains...Pendant ce temps là ,de nombreux fonctionnaires n'étaient plus payés et ce pendant des mois! L'Afrique est devenue une plaque tournante pour les narcotrafiquants,amenant un peu plus de violence urbaine,chaque jour.Des milliers d'hectares de terre agricoles ont été bradées à des investisseurs étrangers.Les océans exploités à outrance ,par des bateaux de pêche industriel .(Espagnols,Chinois ,Japonnais...)Les chinois sont présent dans toutes les grandes villes africaines,important leurs produits ,cassant  l'artisanat local,ils mettent la main mise sur tout:vêtement,bijoux,tissus ,articles de cuisine,jouets,multimédia....Et bien sûr de la plus médiocre qualité qui soit! Les sénégalais ayant un pouvoir d'achat très faible,sont "obligés" d'acheter tous ces biens de consommation ,tout en sachant pourtant que c'est de la M...

Une nouvelle forme de colonisation est née,insidieuse,en rendant les populations dépendantes du matérialisme. Les écarts entre les classes sociales se creusent de façon alarmante en Afrique; les disparités entre pauvres et riches, choquantes! Je souhaite que le nouveau président Macky Sall  puisse être un renouveau pour le peuple sénégalais.

 

 

 

 

 

 

 

 


15/11/2012
0 Poster un commentaire