Boris Lesoir

Boris Lesoir

rêve


Cacatoes

Je dérive sur un radeau,battant pavillon gaulois,j'ai bu la tasse,mangé mon bras naufragé.

Echoué sur une île déserte,savouré une île flottante,bravé le cap Horn,le cap d'Agde et ses camps,

nudistes concentrés,prisonniers en dérive.Boîtes de conserve pour poissons volants,que l'on voudrait nous faire passer pour des sardines;des sauterelles grillées en apéro,pour des fourmis.

J'ai évolué dans des cercles fermés,régression de la pensée multinationale,je suis resté médusé,

je suis parti par la sortie de secours; fuyant l'entrée des artistes,des pessimistes,des matérialistes.

J'ai évité le lever de rideau,de soleil,l'avènement du grand jour.Je n'ai pris que les sens uniques,les chemins de traverses,couper à travers champs,bouffer des pissenlits et le crépi;manger la racine par les deux bouts et suivre le chemin en sens inverse.Plus je vieillis et plus mon esprit rajeuni.C'est le monde à l'envers,l'envers du décor,plus je bois et plus j'ai soif;soif d'aventures,de points de sutures,

épanchement  de sentiments,sinusite chronique,je bois à trop forte doses;bois de rose,de santal.

Rupture d'anévrisme,coeur en rut,rituel de l'occipital,accident frontal,collision de sentiments,gloire d'un instant;fusion élémentaire,transfusion réfractaire de mes sphincters en feu,volcanique éruption.

Une envolée de mouettes m'a chier dessus,c'est la guerre,je suis canardé de toutes parts;fions ouverts pour fiente nouvelle vague.Surfeurs en eau trouble,rêvent de cette déferlante éternelle;Dieux hawaïens,mamelles tahitiennes,offertes,offrandes pour les pêcheurs de perles.

Je poursuis mon épopée personnelle,ma quête du saint Graal,parmi des choix cornéliens,les marins d'eau douce me pourchassent;harpons à la main,les lévriers sont lâchés.J'ai mis les voiles,prends le large,la tangente.La grand voile est étarquée au risque de se rompre,de me rompre.J'ai les mains en sang,la corde me ronge le cou,mes hallucinations deviennent quotidiennes,permanentes dans la stratosphère de mon hémisphère gauche.Pour alléger mon embarcation de fortune,j'ai jeté toute sortes de sentiments,de préjugés,de tonneaux percés,je me suis mis à nu et suis monté sur un mat de cocagne.Je chante"si j'étais le bon Dieu",mais je suis un homme...Et je ne voudrais pour rien au monde changer ma place contre celle d'un autre.

Quelques poètes me rappellent régulièrement à l'ordre,celui du désordre,de la désobéissance quotidienne.(Brel,Cocteau,Férré,Brassens et biens d'autres)Je suis sur la tangente,la sellette ,mais pas encore au pied du mur,dans la ligne de mir ,face au peloton d'exécution.Que m'importe les tristes sires moralisateurs,les bienséants ;les nouveaux fossoyeurs de la morale.

On me dit immorale,car je prends la fuite poursuivit par des polymorphes,lâche aussi;mais que l'on puisse me juger m'indiffère,et si je dois être pendu,estimé perdu,ce n'est pas mon souci.Certains disent de moi que je mérite les fers,que je croupisse en enfer;que je suis un vaut-rien,un pied nickelé,un bras cassé.Je suis un cuirassé poursuivant ma route,que personne ne comprend;fils du vent,mon père est un soleil,ma mère un océan.Je poursuis ma route,sans en connaitre la destinée,tel un aveugle clairvoyant;ne me parlez pas d'argent,ni de faux-semblant.La mort m'attends,dans un tournant,mais je n'ai pas de tourments pour autant.

Pas de port d'attache,pas de point de ralliement,je navigue en solitaire,faute d'avoir trouvé la compagne (avis aux dames solitaires, un peu suicidaires);mauvais jeu de mots,je n'aime pas celles qui prônent cet acte déplorable!Je n'ai jamais su parler aux dames,je préfère les échecs.

(jeu plus divertissant)

Les rats ne quittent pas le navire tant qu'il dérive,il y a de l'espoir;un jeu du chat et de la souri;je vois encore ce matou,avec un sombrero,charmer une jolie souri,à coup de téquila et mojitos,tout ça pour passer une  nuit aux sons des maracas.

On me dit décadent,car je n'aime pas souffler sur des bougies;car je n'aime pas le fêtes d'anniversaire,que je n'assiste pas aux enterrements;que je ne participe pas aux remises de prix,

que je n'aime pas les médailles,les légions d'honneur(d'horreurs),les prix Nobel de la paix.

Que je crois pas en Dieu et pourtant j'ai de l'espoir pour les Hommes(plus pour les femmes).

Malgré ce Monde décadent,je suis plein d'illusion,encore;je m'étonne moi-même! J'avoue qu'il n'y a pas de quoi,si l'on ouvre les yeux !Mais je suis un homme,et je perpétue cette tradition;celle d'un Monde meilleur,je suis en perpétuelle contradiction?Je resterai sur cette question.

 


29/01/2013
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Amoureux

Je suis amoureux de deux femmes à la fois,je les aime toutes les deux;je ne peux faire un choix.

L'une et l'autre sont solaires,intelligentes,rayonnantes,spirituelles,je ne vous parlerez pas de leurs physiques,car j'avoue je les trouve merveilleuses,mais je suis mauvais juge,

car l'amour m'aveugle.

Et de plus leurs beautés intérieures sont si grandes,que je ne pourrais pas vous les décrire.                                          

Ne me demandez pas de vous en faire une description ,car j'en suis incapable;ni de vous dire la couleur de leurs peaux,de leurs yeux,la façon dont elle sont habillées.Sont-elles minces,ou bien enveloppées,je ne le sais ;alors me direz-vous,comment les aimer?Mon regard ne vient pas de mes yeux,mais de mon coeur,vision bien plus clairvoyante,faisant fi des apparences,des critères de beauté,des modes qui se démodent.

Pour moi elles sont indémodables,elle n'ont pas d'âge,elles sont éternelles,immortelles,intemporelles.

Je les vois toujours nues,mêmes quand elles sont habillées.Je suis fidèle,jamais je ne pourrais les tromper;certes moi qui suis pour l'unicité,contre la lubricité,contre (je parle pour moi) les unions

incestueuses ,les échangistes,les relations hors normes,sans les citer,à chacun sa façon de les définir.Là,je me trouve dans une situation qui me déstabilise,car j'ai connu un "couple",un trio ,

devrais-je dire,deux hommes et une femme qui vivaient ensemble;et cela me semblait anormal.

Ils partageaient tout à trois,cela ne m'empêchais pas de les fréquenter,mais je n'approuvais pas leur union.Me voilà dans cette situation à ce jour,donc paradoxale,ma critique d'hier est devenue

ma réalité,aujourd'hui! la vie,la vida! Quand je me ballade dans la rue,une femme dans chaque bras,les gens me regardent de travers,

les rires fusent,sournois,les messes basses vont bon train,

mille suppositions sont émises à notre encontre,ça fait jaser les braves gens;voilà de quoi changer leur quotidien,de quoi entretenir leurs sujets de conversations.

Nous nous en foutons,ceci dit,éperdument,nous ne les voyons même plus;nous sommes seuls,à trois!Par égard pour elles,je ne citerai pas leurs noms,ni la ville dans laquelle nous vivons.

De plus c'est un amour virtuel,platonique,mais nous nous aimons.

 

 

 

26/01/2013
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Pour les Baladins

Baladins sur une bretelle d'autoroute,assis sur le fil du rasoir,rêveurs sur un coussin d'air,un courant d'air,d'art éphémère.

Saltimbanques des temps modernes,cracheurs de feu,jongleurs de l'insolite,sillonnant les routes,de ville en ville,à la conquête d'un nouveau public.Je vous tire mon chapeau,musiciens des rues,libérés de toutes contraintes,éternels voyageurs,vous êtes messagers, porteurs de rêves.Vous affrontez bien des difficultés,pour défendre votre liberté,face à l'adversité.Vous êtes la soupape de sécurité de notre société exsangue;Vous offrez du rire,façonneurs de sourire,un peu de joie pour beaucoup d'entre nous; tous les moyens sont bons,pour nous faire oublier,le temps d'un instant nos soucis quotidiens,vous réveillez nos âmes d'enfants,perdues dans la banalité de nos vies insignifiantes,dans ce train-train quotidien pour un grand nombre d'entre nous.Artistes des rues,magiciens,bouffée d'oxygène,porteur d'espoir dans cette noirceur,vous mettez de la couleur dans nos villes si grises,sur nos visages palots,vous ravivez une flamme dans le regard éteint des passants.Je vous rends hommage,par ce petit texte,pour vous remerciez de votre générosité,si peu récompensée.


08/01/2013
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Rêve tropical au fond d'un bocal

Par une chaude nuit d'été,un songe passager.

Une rêverie voluptueuse dans un lit aquatique.

Un soleil amoureux d'une lune,pas de danse,esquisse délicieuse,prémisse d'une nuit éternelle.

Rythme et sueur mélangés,blancs et noires mélangés.

Bruissement de peaux,métissage prolongé.

Chaleur torride de l'amour partagé.

Délicatesse d'une déesse.

Couleurs transparentes,mates et opaques.

Transe,lente,langoureuse,vertigineuse.

Danse,danse de deux corps,les lèvres s'effleurent,les bouches se touchent,les coeurs s'échauffent.

Caresses charnelles qui se précisent,frisson,pulsion,émulsion savamment concoctée.

Lotion,potion ,filtre d'amour,ivresse,caresses enivrantes.

Fleur de lys,de lotus,vanille et cannelle,aucune querelle.

Effluve de parfums suaves,épicés,cardamone ,bergamotier odorant.

Allongés,alanguis,enlacés tendrement deux corps n'en formant qu'un.

Un pied dépassant un drap de satin,une peau de soie sur un lit de velours.

Dans cette nuit noire tes yeux de félin,ta féminité féline,des étoiles emplissent tes yeux

de chatte siamoise.

Beauté égarée ,princesse de mes rêves,délicatesse de ta nature,fleur et fruit de mon amour;

je suis subjugué ,bouche bée devant tes attributs qui ne cesses de me charmer.

Qui et que suis-je sans ta présence,ma vie vide de sens.

Le réveille fut cruel,ici point de soleil ni de fleur odorante,c'est l'hiver dans mon coeur,seul au fond de mon lit glacé.

J'ai fini noyé au fond du bocal,dans cette mer polluée par la marée humaine et glauque d'une ville

fantôme.

 


03/01/2013
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Un endroit pas comme les autres

Il y a dans une ville,un endroit portant le nom de cour des miracles,certain l'appelle :la caverne d'Ali Baba.Il se trouve dans une petite rue perpendiculaire à un grand boulevard périphérique.

Ce lieu, seuls les affranchis qui ne sont pas sortit de la dernière pluie le connaissent.

C'est un ancien bâtiment industriel,aux dimensions impressionnantes,fait de fer forgé,de verre et de brique à l'extérieur.Une charpente apparente,des poutrelles en cristal,des colonnades sobres en pierres bleues.

On y accède par une porte cochère donnant sur une superbe cour intérieure,avec en son milieu une fontaine monumentale;

représentant une baleine bleue grandeur nature,crachant de  petits poissons fluorescents. Dans le bassin on peut y observer des hippocampes,quelques requins -marteaux et quand on a de la chance ,une sirène à la chevelure verte.

Une fois que l'on a franchi cette porte,la nuit est perpétuelle.

A l'entrée se trouve une amazone,un gorille  Bonobo à ses côtés; c'est elle qui assure la sécurité des lieux,garante de la sérénité de ce temple.

La porte probablement du 18ème,faite de bois exotiques aux incrustations de nacre,des arabesques,des clous de bronze parachèvent cette grande dame.

Une fois franchi le seuil,un long couloir,éclairé par des candélabres à trois branches,au dessus un plafond haut de sept mètres,recouvert d'améthystes renvoyant des reflets violacés sur un sol en marbre blanc de Carrare.

De longues tentures turquoises séparent ce couloir de la première pièce;elle est ronde, d'une circonférence impressionnante.Pour tout mobilier,des canapés Chesterfield  sur les côtés.

La lumière provient uniquement du sol,composé d'une multitude de dalles en opale,projetant mille reflets de l'arc en ciel,ce qui donne une impression fantasmagorique sur la foule ,éclairée des pieds à la tête.

Sur les murs d'un blanc lunaire,quelques tableaux sont accrochés;il y là un Botticelli,(la naissance de vénus),une toile gigantesque de Wiertz(20mètres sur 30),un Picasso et sa période bleue,un Klimt.

Au centre de la pièce,une unique statue,d'une hauteur de dix mètres,représentant Neptune accompagné de Poséidon sculptée dans un arbre de Judée.

Sur le côté,il y a un escalier en citronnier,en loupe de noyer et d'ébène mélangé;véritable oeuvre d'art, style art nouveau.Des marches colossales(dix mètres de large),menant à l'étage :

une pièce triangulaire ,singulière,ouverte en son centre donnant vue sur le rez de chaussée.

Les balustrades qui le délimite sont en cristal de roche. Un bar dans une des extrémités;servant toutes sortes de breuvages fumants ,glacés,flambés,oxygénés,cocaïnés,fruités,cocktails aphrodisiaques,euphorisants...

Des serveuses en tenue léopard;rwandaises ,éthiopiennes, sénégalaises assurent le service de façon majestueuse dans un ballet félin,sur une projection du lac des cygnes de Béjart.

Toutes sortes d'effluves se dégagent,des parfums caramélisés, vahinés,sucrés-salés,ambre et humains partagés,poivre et sel,des encens envoutants.

Des tables rondes en marbre ,pieds en fer forgés bistros parisiens,des chaises en plexiglass,lumière tamisée,sol doré et lapis- lazuli comme lambris.

Et surplombant le tout,un restaurant suspendu,tel un jardin babylonien,sous un dôme cristallin; accessible uniquement en montgolfière.

C'est une jungle exubérante,les murs sont noirs,sol vert et plafond rouge bourgogne.

La végétation est luxuriante,tropicale;Bananier,Baobab, Palétuviers,cocotiers,bougainvilliers...

La chaleur y est telle que l'on y mange nu.

Chaque table est protégée par une hutte faite de paille ,feuilles de bananier et cocotier mélangées.Un couché de soleil  en suspend diffuse une luminosité orangée,avec de multiples nuances;passant par le turquoise,le violet,le rouge, le jaune, une palette de couleurs variées.

Les mets y sont diversifiés,c'est une cuisine autour du monde;   thaï,africaine,portugaise,japonaise,française,sud-américaine...

On y mange d'une façon si divine que pas mal d'anges ont déserté  le ciel.

Dans ce palais où le racisme est proscrit,la ségrégation inexistante, les aprioris interdits;Toutes et tous se mélangent,tous les genres se cotoient; brassage bigarré:

punks,blacks,bourgeois,canailles,rebeus,chinois, rockabilly,rétros,classiques,excentriques,rastaman,minimalistes,

humanistes,undergrounds...

Homos et hétéros,pucelles et putes,jeunes et vieux,chiens et chats...

La musique n'est pas en reste:Jazz,Funk,ragga,blues,classique, française,rock,rnb,soul,de toutes les années ,de toutes les époques.

De Gainsbourg à Sting,de Bob à Chopin,de Massive Attack à James Brown...

L'âge d'admission est de seize ans minimum,sans autre limite d'âge.

On peut y rencontre entre autre:Romain Gary,Jamel,Marvin Gaye, Sartre,Ulysse,Vian ,Obelix,Cheikh Ahmadou Bamba,le petit prince, Baudelaire... suivant le jour.

La porte est ouverte à tout un chacun, seuls les cons y sont interdits d'entrée!

Toutes les époques  sont réunies aussi;Grèce antique, Perses,Mésopotamiens,Phéniciens,vikings,Celtes...

Toutes les cultures: Mandingue,Mouride,philosophies de tous les continents,manouches et saltimbanques,aristocrates et aristochats...

Quand tu rentres dans ce lieu ,tu ne sais jamais quand tu en sors.

Il y en a qui y sont depuis la nuit des temps.

Ouvert 24heures sur 24,7 jours sur sept.

comme on dit à Bruxelles:salut en de kost!

Bye et au plaisir de se rencontrer dans cet endroit hors du commun.

 

 

 

 


29/12/2012
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