Boris Lesoir

Boris Lesoir

L'histoire

Croque en jambe pour un croque-mort,assis à califourchon sur une pierre tombale,les mains formant des signes de croix,comme un nageur désespéré perdu au milieu d'un océan,brassant du noir.Des petits dessins cabalistiques,dessinés sur un vitre embuée,par un vieillard sénile,dans un bouge infâme d'une banlieue périmée,un faubourg comme une pièce montée,dégoulinant comme une crème glacée sous un coup de soleil invertébré.Une paire de couilles éléphantesques comme trophée,un urinoir comme un bureau notoire,des croix gammées,des insanités,des numéros de téléphone griffonnés sur les murs suintants la pisse,des graffitis pornographiques mal dessinés,des capotes éventrées,des seringues jonchant le sol en mosaïque,des proses prosaïques indisciplinées.A l'arrêt de bus,des rêves d'enfants éventrés,des fous de Bassan,des cormorans et quelques pingouins,attendent patiemment le passage d'un train de vie sur une ligne désaffecté,infectée par des araignées tissant des voies sans issue.Un villageois perdu tire sur une sonnette d'alarme,un coup de feu, un fusil de chasse mal luné crache sa haine sur une poignée de main ou des gamins,probablement des vauriens,des voleurs de pommes.La chevrotine (comme à l'usine) achève son travail,déchiquetant les chairs innocentes,sans distinction,généreusement,elle fait dans la dentelle.Les lèvres volumineuses d'une africaine "égarée" à Pigalle,sucent une bite d'un juif errant,moyennant finance,un maquereau s'enfile une boîte de sardines sous l'oeil d'un thon nommé :Balance.Sur les trottoirs cocaïnés,un défilé de soldats inconnus,marche au pas,sous une pluie battante de bombes antinomiques,détruisant les abris atomiques,estomaqués par cette pluie peu catholique.Un jihadiste et un bouddhiste,dans un duel acharné,joute verbale,animale,riment et rament,pleurs et cris mélangés,patois pantois,dispute stérile,figure de proue de style rococo,sous le regard médusé d'un public désabusé.Après le déluge au Zénith,les cadavres se ramassent à la pelle,les protagonistes se propagent comme un feu de paille,les banlieues sont en flamme,les guerres de religions sont légions,les pompiers sont débordés,emportés par une marée de gaz carbonique.Les dalmatiens,les daltoniens,les zèbres et les girafes,comptent les tâches,en noir et blanc,sur un échiquier vert de trouille,noir de honte,comme au jugement dernier,où le sang coule à flot,prisonnier entre deux rives impitoyables.La balançoire du temps emporte le flot des cadavres en costards,rendant ce qui appartient à César,qui n'est en fait qu'un pauvre petit canard boiteux,un connard à part entière,dévoré par un lion à Waterloo.Un genre de watercloset,où l'on jette les merdes du passé,les héros(les zéros),inscrits dans les livres d'histoire.Les yeux mi-clos,le cerveau embrumé,enfumé,par des vapeurs d'alcool,je divague,je dis :vague;un océan de larmes coule dans mes veines ,mes tempes tempêtent,des sentiments froissés,bousculés,malmenés se mêlent les pinceaux,entre deux eaux troubles,fourbes.Le rêve américain a sombré,aux pieds de la statue de la liberté,dévoré par les requins de Wall Street,coulé à pique,la réserve fédérale,l'oncle Sam.Les noirs-américains sont devenus blancs comme neige,Obama fricote avec Bush,flirte avec Mosento,la juiverie, ses promesses sont le reflet de Guantànamo,c'est une fois de plus un mauvais film made in USA. L'histoire  n'a de cesse de se répéter,sans retenir les leçons du passé,perpétuant cette tradition;marchands de canons,vendeurs d'illusions,la liberté a un prix,exorbitant,un goût amer,c'est une vente aux enchères,aux plus offrants,qui dit mieux?



09/05/2013
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