Boris Lesoir

Boris Lesoir

Petite histoire surréaliste

Une mer verte couleur d'herbe tendre

Un ciel jaune comme de l'or

Eclairé par un soleil turquoise

Me baignant dans cette immensité,accompagné par un banc de crevettes phosphorescentes,

sous le regard bienveillant d'une baleine à double bosse.

Dans les profondeurs abyssales,un ballet d'hyppocampes multicolores, dans une danse nuptiale.

Des aéronefs aux formes excentriques se faisaient des aéroplanes dans la voie lactée,à la recherche d'autres hôtes pour le grand festin.

Sur le chemin des quatre saisons; un chien errant, un épouvantail gesticulant,une vieille machine à coudre à pédales égarée,un cheval à bascule dans un horizon lointain.

Un vieux singe et un sage assis dans la même cage; l'un aux mamelles protubérantes,l'autre enrubanné dans un sari vieux comme le Monde.

Sous ce soleil de plomb,sur l'île,des enfants larmoyant entourés de crocodiles.

Une grande dame au regard sévère,toute vêtue de noir,supervisait tout ce petit monde.

Un noir hilare,un blanc comme neige

Sur le rivage ,des silhouettes fantasmagoriques à peine perceptibles pour le néophyte.

Des crabes patibulaires se livraient à de véritable combat de gladiateurs ,parmi  des amas de coquillages veufs.

Un zèbre albinos batifolait nonchalamment.

Une souri avala une girafe et un avion-chat voltigeait inconscient du danger imminent.

Une commode dansait avec une machine à laver,sur un air de salsa,car ce n'était pas encore l'hiver.

Dans le lointain,des arbres rouges pleuraient sur notre passage sans niveau.

Une procession de pingouins faisaient de la politique dans un coin reculé.

Une porte s'ouvrit sur un appriori à cravate bleue.

Un troupeau d'étoiles filantes paissaient paisiblement dans un pré d'herbe rouge.

Au bout d'un petit sentier,se trouvait un cirque étrange et sa clique d'humains.

Traqués comme dans un bois.

Un éléphant sculpté dans une matière inconnue observait ,impassible;hurlant dans un patois inconnu.

Sur le bord de la terre une pieuvre faisait l'amour avec un superbe pamplemousse aux formes généreuses,sans se soucier du regard désapprobateur des passants honnêtes!

Le sol était jonché de coccinnelles , toutes dissemblables ; croassant à tue- tête, empêchant les corbeaux de s'entendre.

Dans une baignoire,un homard se faisait couler un bain.

Un jambon suspendu couinait comme un porc.

Un soldat de plomb remit de l'ordre dans tout ça.

Les courgettes furent emprisonnées,les bananes mangées et le balais remit à sa place une fois de plus ; il n'en pouvais plus de ces sévices répétitifs.

Passa alors un alligator en vélo, un lion en BMW très fier de sa personne le dépassa,écrasant au passage un vieux parapluie rachitique ,sans pitié pour ce vieil animal plus que centenaire.

Au loin on entendait encore les humains enfermés dans leurs cages.

se leva alors dame lune,qui fit les cent pas et termina sa course a l'aurore sur le dos de la terre; celle-ci ne broncha pas,mais n'en pensait pas moins!

Dans un jardin suspendu au fil du temps,un nain jaune caressait un écureuil bleu.

Une baleine prenait un bain de soleil assise sur un transat ,sirotant un planteur, fraîchement coupé; on pouvait encore sentir l'odeur du gazon.

Un ours moralisateur malmenait un coin de mur,pris au piège ,coincé entre deux malabars,probablement mormons.

Pourquoi?

Seule la morale de l'histoire aura le dernier mot.

Elle seule connaissait la vérité ultime,mais elle restait muette comme une carpe.

Et toujours ces êtres humains enchaînés dans leurs cages.

Les chiens se promenaient en meute,ils étaient les maîtres du monde, se moquant bien de ces futilités.Ils avaient la main mise sur la devise!

Le silence avait fui,emportant avec lui le murmure; dans un bruit assourdissant réveillant les volcans qui crachèrent leurs désarrois face à ce manque flagrant de galanterie.

Seul un groupe de cochons riaient aux éclats,pas très courtois,ils devaient venir de la ville.

Sous terre,les pompiers creusaient leurs galeries interminables; nous ne percevions leurs présences que par leur chaleur.

Un énorme bateau ailé fit du rase motte,effrayant les pâquerettes.

Et les hommes dans leurs cages...

Parfois une guenon venait leur jeter quelques cacahuètes,étonnée par leur passivité ;elle aurait bien voulu les soigner de l'insouciance de leurs entraves,de l'inconscience de leurs chaînes.

 

Texte écrit le 16 décembre 2012, par une boîte de sardine en croisière sur le Nil.



16/12/2012
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