Boris Lesoir

Une demoiselle grivoise me toise,du haut de ses deux mètres,elle chante la javanaise,en polonais.

Un alligator court sur les toits après un chat.Dans la rue de la pénombre,il fait jour d'un côté de la rue et nuit de l'autre en alternance,par intermittence.

Parfois le jour et la nuit se mélange,danse un étrange tango-funk,entre chien et loup,le temps reste alors en suspend,les habitants se figes,

deviennent statues de lave,en attendant que l'orage remette à leurs places respectives nos deux comparses.

Alors un arc en ciel apparait,et tout se remet en mouvement.

L'alligator poursuit son repas,les gens se remettent à gesticuler,le silence laisse la place au bruit quotidien,au brouhaha.

Dans un lac fuchsia la lune rousse se baigne sans se douter qu'elle est observée par une myriade d'étoiles déguisées en arbre.

Les poissons amoureux de la lune(c'est bien connu),se frottent à elle,

la caresse avec leurs nageoires.Sur les berges,une profusion d'oiseaux se sont réuni pour former un orchestre symphonique,

ayant a sa tête un héron cendré pour chef.Il joue

du Chopin,Vivaldi,Mozart,du Ravel.Les cygnes sont acteurs,danseurs de ce merveilleux ballet.

Tous les insectes,les animaux de la forêt sont présent,participants ou spectateurs,les loups font les choeurs,les grenouilles aux percussions...

Mais un  vent jaloux,n'ayant pas été invité à la fête,se lève furieusement du pied gauche,devient tonitruant,tempétueux,

se transforme en ouragan et souffle la lune hors du lac,la repousse dans les cieux.

Le calme revenu,la lune à sa place,éclairant la place aux platanes et quelques joueurs de boules insomniaques.

Les âmes des petits enfants s'envolent en rêvant vers: Alice aux pays des merveilles,

d'autres dans le monde de Peter Pan,du petit prince.Sur une branche,un grand

Duc commente les derniers évènements;c'est un grand lecteur,de ses yeux perçants,il lit les journaux quotidiens oubliés sur les bancs publiques.

Il est discret,mais le maire du village va souvent le consulter,connaissant sa sagesse,son grand savoir.

L'aurore pointe le bout de son nez timidement,au bout de la nuit,

la lune fatiguée va se coucher dans l'océan,le soleil attend

patiemment son tour.Les oiseaux  se félicitent de ce jour nouveau,ça chante,ça siffle pour réveiller le soleil.

Le boulanger sort sa dernière fournée de baguettes chaudes,de

croissants,de pains au chocolat;par l'odeur alléchés,les premiers passant se dirigent envoutés vers la boulangerie.

Le jour se lève,se tape une petite douche,un petit déjeuné copieux et le

voilà fin prêt pour assumer sa part du contrat qu'il a passé avec dieu,il dit dieu pour lui donner un nom,mais en fait il ne l'a jamais rencontré;

il ne connait pas vraiment qui est son véritable employeur!

 Mais au fond il s'en moque car il est heureux.