Boris Lesoir

Boris Lesoir

La valse des organes

Je suis sur la sellette,tombé dans l'escarcelle,de la nacelle,on m'écartèle,au pied du mur,brûlure,torture.Mais j'ai pris la poudre d'escampette,enfourché la mobylette;bien que je sois obsolète,au rayon des invendus,resté au tapis,battu par le premier venu.Pas comestible,improductif,un produit inutile,futile,un truc artisanal,loin de la machine infernale.Vision d'un autre monde,d'outre-tombe,vue sous un autre angle, un autre regard, les yeux fermés.Sortie de prison,évasion,en permission,en sursis,tombé du camion d'un cercle fermé,un huis-clos.Pas de permis,pas de port d'arme,sans-papier,jeter,brûler la carte d'identité pour rester incognito,passe-partout;passe-muraille,j'ai trouvé une clef qui ouvre toutes les portes connues,mais surtout celles donnant sur l'inconnu.J'ai abandonné mon corps sur le bord de la route,je n'ai gardé que mon ombre,discrétion.Perdu ma conscience en chemin,perdition volontaire,échappée belle.Je coupe à travers bois,un genre de chez moi.Je ne suis pas cartésien car je mange du jambon de Bayonne,qui m'étouffe,me bâillonne.Cirrhose du foie,osmose,je la cagole,elle me le rend bien,me grignote mon organe vital,elle y fait son nid petit à petit;tout comme moi,elle aime le pinard,on s'entend bien.Mes organes sont sympathiques,vivent en symbiose,s'entendent à merveille,ils font des guindailles,des bringues d'enfer.Parfois ils sortent sans me prévenir,sans mon consentement,ils sont polissons;ils vont javater sans moi,alors je reste paf,ça me fait tout drôle,dans ces moments là je me sens esseulé,orphelin abandonné;sans coeur,ni foie,sans poumons(j'étouffe) qui se permettent d'embarquer une jambe ou un bras dans leur virée.Pas facile de contrôler tout ce petit monde intérieur;il arrive que se soit l'anarchie,les mains en veulent aux pieds,en viennent aux mains,les artères jalouses l'estomac,coups de pied ;branle- bas de combat organique.Quand c'est comme cela,je m'éloigne d'eux,me tiens à distance pour ne pas recevoir de coups perdus;je les laisse se débrouiller entre eux,vu qu'ils sont plus sages que moi,ils finissent toujours par se réconcilier,ils s'en sortent avec quelques bobos.Alors on reprend la clef des champs,notre pérégrination,notre fugue permanente,on change de disque,de registre,on passe du jazz à un truc plus rock,plus swing,plus groove,Baby.On flirt sur un slow,surf sur une vague musicale plus sentimentale,acoustique.En avant la zizik,c'est parti mon kiki! C'est la danse du temps qui passe,le bal idéal,la valse des organes;le coeur à la basse,le foie au trombone,les poumons au chant,à la guitare,mesdames et messieurs (on l'applaudi bien fort) la rate et au piano à quatre mains les reins.Alors je danse,me trémousse avec une invitée,une belle chatte siamoise plutôt grivoise,la coquine féline.



03/03/2013
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