Message pour les êtres humains
Un messager sorti de nulle part,prêchant la bonne parole,voltigeait de planète en planète.
Partout sur son passage la foule était en délire;il semait allègrement des passiflores, des girasols,des messieurs en queue de pie et chapeaux haut de forme, de belles dames élégantes ,toutes ayant immanquablement des ombrelles pour se protéger des rayons du temps qui passe.
Il distribuait des crèmes glacées aux agneaux quémandeurs,des fleurs en boutons aux cerfs-volants en manque.
Il était adulé,nul ne savait d'où il venait exactement,ayant parcouru une infinité de galaxies; seule une petite fille enfermée dans un univers particulier connaissait son secret. Elle avait une peau multicolore,de grands yeux de biche effarouchée, fluette et certainement aussi âgée que la nuit des temps!Elle ne portait aucun habit,car sa peau lui suffisait amplement.Parfois elle muait,mais sa mutation passait inaperçue;comme seul vestige de cette transformation ,il ne restait que son ancienne peau.
Assis sur le balcon du monde ,un mangeur d'étoiles méditait;d'aucun ne savait le pourquoi de cette périlleuse aventure car il était sourd et muet.Parfois il gobait un astre égaré,d'un coup de langue agile, comme un caméléon.
Un dompteur solitaire maitrisait péniblement les comment,les que sais-je et un bataillon de questionnement.
Une communauté de rêveurs barbotait béatement dans une mare indescriptible.
Dans une autre dimension,dans un des nombreux systèmes solaires,sur une météorite lumineuse à outrance;c'était là ,où poussaient les dieux,ils étaient si nombreux,tellement dissemblables;certains généreux,d'autres mélancoliques;il y en avait pour tout les goûts. Ils se vendaient comme des petits pains.Le cultivateur de cette planète était toujours étonné,ébahi par le nouveau dieu qui sortait de sa terre,celui dont il était le créateur.
Son regard était celui d'un fou en perpétuelle extase,il leur parlait comme on le fait avec une rose,un papillon,c'est vous dire sa démence!
Ailleurs dans l'univers les oiseaux avaient fui le monde des êtres humains,trop cruels à leurs goûts.
Ils avaient trouvés refuge sur la planète des nénuphars,qui eux étaient pacifistes.
Mais en fait c'était toutes les espèces qui avaient déserté la terre.
Toutes ayant fui vers des horizons différents suivant leurs convenances,leurs affinités.
A tel point que sur terre ,il ne restait qu'une seule espèce,les humains; n'ayant pour toute nourriture que leurs semblables ils furent contraint de bouffer leurs congénères.Ils faisaient des élevages;de blonds,de bruns,de roux.Suivant leurs couleurs,leurs âges ;leurs prix variaient fortement.
Partout du pôle nord au pôle sud régnait une odeur de roussi;nauséabond,pestilentiel; cette odeur de viande grillée,la nôtre!
Quand on disait "je t'aime",il fallait être méfiant pour ne pas se faire dévorer par cet amour carnassier. Mieux valait être moche,peu avenant,pas trop charnu surtout,sinon gare à sa peau!
Les vilains,les éclopés,les boiteux,les adipeux avaient une durée de vie plus longue que beaucoup d'entre nous.
(le vingt et un du douze trois milles douze,observation par un voyageur intemporel.)
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