Ni queue,ni tête (suite)
Je quittais donc la porte hors de ses gongs,le seuil en larmes,sous une pluie battante que je dû combattre,giflant les gouttes,repoussant des trombes d'eau,comme un preux chevalier,je me débattais l'épée à la main contre un ouragan que je découpais furieusement,comme des rondelles de saucisson,enfin la voie fut libre.Je me dirigeai vers une ville nommée "nulle part", l'on disait qu'elle était partout,ici et ailleurs? Une ville voyageuse? Nomade,ville flottante,inexistante?J'avançais ,perplexe,à la croisée des questions,des suppositions,dans un futur incertain.Dans la campagne désertifiée,des vaches et d'autres animaux de la ferme,des figurants,de faux fermiers et une ferme en arrière plan en carton-pâte comme décor rural,cachant des usines à viande,industries légumineuses,batterie de poulets hormonés...L'envers du décor avec ses moutons transgéniques,tapis roulant pour vaches clonées,poussins en couveuses artificielles,lumière continue et pluie incessante de "nourriture" aux antibiotiques. On disait de cette ville ,que contrairement aux autres de ses soeurs,qu'elle n'était pas grise,ni laide,sans gratte-ciel de verre,d'acier et de béton,sans cage à poule pour humains,rêve,utopie? De cage en cage, cage-maison,cage-bureau,cage-boulot-métro-dodo,case départ, case-mariage, case-voyage,enfance,vieillesse en cage.Une ville où l'on ne nous prend pour des nazes,des caves! Une ville ,où l'on est pas des numéros,des pions lobotomisés. Probablement un rêve,une rumeur,d'un doux rêveur excentrique,un fabulateur?! Sur mon chemin je rencontrai monsieur Serre,à quoi ça sert,lui disais-je,pourquoi serrer la vis,ronger le frein,briser l'étau qui nous enserre?Mettre la charrue avant les boeufs,vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué? Pourquoi manger la banane par les deux bouts,à quoi ça sert une vie sur terre,pour nourrir les vers?Une de plus une en moins,avec ou sans témoin? Dite-moi pourquoi,monsieur Serre (sert,cerf?)Connaissez-vous les trois questions? Pourquoi,quand et comment? Avez-vous les réponses de ces questions qui ne font que se renvoyer la balle? Trois questions misent en cage,en observation,auscultation,en prison.Faut-il apprivoiser les questions pour en trouver les réponses? Sur la route, des yeux tombèrent comme des grêlons,comme des jaunes d'oeufs ayant mis les pieds dans le plat,une bouche grimaçante se mordait la langue de boeuf,un costume tombé en désuétude,enfermé dans un placard se morfondait,bouffé par les mites,attendant son propriétaire,qui ne risquait pas de revenir de si tôt,car six pieds sous terre,quand à lui bouffé par les vers.Destiné identique,redevenir poussière.Au sommet d'une falaise,un pied de nez,se trouvant trop gros,se jeta de la falaise au pieds d'argile qui s'effondra avec fracas ,l'océan avala ces deux là sans broncher.Mis à part quelques vagues qui s'agitèrent,s'indignèrent et moururent dans un murmure d'écume contre des rochers assassins.Le paradis des vagues mourantes étant la plage,qui les accueillait doucement sur un linceul de sable .
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