Boris Lesoir

Boris Lesoir

Rue du Paradis

J'ai rencontré une dame sur internet,qui m'a intrigué;elle dit s'appeler Sainte Nitouche,moi et les saintes,pardonnez-moi,madame mais ce n'est pas ma tasse de thé! je n'aime pas plus les saints,seuls les seins me semblent salutaires,ils procurent le lait maternelle,ce qui est une source de vie,de calcium et bien d'autres éléments, naturellement protecteurs du nouveau nez.Mais aussi,ils sont agréables,en tant qu'homme,autre source de plaisir masculin,alors veuillez me pardonner,mais je vais devoir clore la conversation,je pense que nous ne sommes pas sur la même longueur d'ondes?! Mais voici que la dame réfute ma théorie et qu'elle désire me voir afin de me convaincre qu'elle n'est pas celle que j'imagine.Soit, étant galant,ne voulant pas l'offusquer,j'accepte donc son invitation,elle me donne rendez-vous,rue du Paradis,numéro 33,à Jambe,à minuit moins le quart avant Jésus-Christ.J'ai failli m'étrangler de rire,mais j'ai su faire preuve de politesse,je me suis contenu et j'ai donc accepté ce premier rendez-vous,certain pourtant d'être pris pour un con! Je partis de chez moi le jour J, deux heures en avance,ne connaissant pas l'adresse de la donzelle,et n'ayant pas trouvé cette rue sur google map.Je me fiais à mon instinct,traversant le pont de Jambe,un bouquet de fleurs à la main,arrivé sur l'autre rive de la Meuse,je croisai un curé en soutane,lui demandant où se trouvait cette fameuse rue;il me regarda stupéfait,failli perdre connaissance et me dit:"mon enfant,le Paradis n'est pas une rue mais un royaume,vous ne le trouverez pas ici bas!" Je lui dit:"mon père,je ne recherche pas le Paradis ,mais bien la rue du Paradis,pardi! Il parti sans dire mot,renfrogné,grommelant une litanie en latin que je ne compris pas! Je croisai un bonhomme et je répétai ma question;celui-ci,bien aimable,malgré son air peu ragoutant me dit:" je connais la rue des capucins,l'allée des pingouins,la drève des renards,la rue des armoires ... "Je l'interrompt et réédite ma question,il me dit alors ne pas la connaitre.Je continue ma route,sillonnant une multitude de rues,interrogeant les passants,restant toujours sans réponse,l'heure s'approchait,les fleurs se fanaient.Je vis alors une ruelle inconnue,elle s'appelait Méphistophélès,elle fut charmante avec moi,me dirigea vers cette rue si difficile à trouver,non loin du cimetière et de la voie ferrée.C'était une rue banale,contrairement à son nom,avec des maisons identiques aux autres des rues avoisinantes,rien de paradisiaque,certes plus avenante qu'une cité HLM,mais rien d'exceptionnel.Je me dirigeais à pas feutrés vers le numéro 33;je fus devant une bâtisse rose,tarabiscotée,les allées éclairées de néons mauves,des parterres d'hortensias ,de clématites,de magnolias.Senteurs de roses,de guimauves,étrange impression inconnue.Je sonnai à l'unique sonnette,indiquant :c'est ici;une panthère,une gazelle à moitié nue m'ouvrit la porte,je fus éberlué,abasourdi face à cette créature,je faillis prendre mes jambes à mon cou,mais ayant parcouru tout ce chemin ,je me retins.je lui dis doucement:"est-ce vous ,la Sainte Nitouche?"Elle se marra et me dit:"désolée,mon chou de vous décevoir,ce n'est pas moi,mais elle vous attend". Elle me fit entrer,m'emmena dans des couloirs interminables,je jetais des petits cailloux,pour pouvoir retrouver mon chemin,nous arrivâmes devant une porte en acacia,elle me laissa,me demandant de ne pas frapper et d'entrer.Ce que je fis,assise dans un sofa,elle me regardais,toute  aussi curieuse que moi;dès le premier coup d'oeil,je vu qu'elle était belle,sûrement pas une sainte,une paire de seins à faire pleurer les enfants de la terre de bonheur! Mais si peu couverts,que j'eus un doute,je me dis, c'est quoi ce paradis,bordel? Naïvement pour un court instant,je crus en ma bonne étoile,ma joie fut de courte durée car elle me dit:"tu veux quoi chéri?La pipe c'est cinquante euros,la branlette espagnole aussi,si c'est pour baiser c'est à l'heure,200 euros!"Je la regardai effaré,repris mes esprits,mon bouquet de fleurs et parti tout de go,claquant la porte ,furieux,fou de rage ,moi qui cherchais l'amour,le vrai,le pur,dépité je rentrai,mangeant mon bouquet,fleurs et tiges confondues comme des chips.



27/04/2013
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