Boris Lesoir

Boris Lesoir

Coupé du monde

Coupé du monde,loin de la coupe du monde,c'est une nouvelle coupe,un nouveau look,pas à la mode,un lifting permanent,une alternative répressive.Un choix dans le non-choix,le non marchant,un chemin de croix,un genre de perruque imposé,même pour ceux qui ont encore des cheveux.On coupe les cheveux en quatre,pas en quatre quatre,mais en trotinette,en solex.Sur mon caillou,je rêve de trêve à quatre feuilles,à la croisée des chemins,suivre l'étoile polaire,l'ourse,la grande,le firmament,la danse des étoiles filantes un soir d'été,loin de la clarté artificielle électrique.Manger un croissant de lune,avaler une aurore boréale,nuptiale,petit déjeuné sorti du four du boulanger,encore chaud,avalé dans l'atelier de fabrication,odeur de pains aux chocolat,de pizzas.Trois heure du mat,après une java en boîte;on s'empiffre,au clair de lune,affalés dans les sièges en rotin de la terrasse de la Pomme d'Adam,miam,régal frugal ,île du Levant,quelques éméchés,chants et guitares.Bain de minuit,au firmament,à poil,on nage dans une mer,accompagnés par les étoiles phosphorescentes qui accompagnent nos corps,l'eau est devenue voie lactée,magie,ciel et mer mélangé.Méditerranée,la grande bleue,capricieuse dame,imprévisible révoltée,tu donnes,tu prends,reprends tes enfants,tes adorateurs,mer d'huile,tempétueuse l'instant d'après.Tu es une capricieuse,dangereuse,mais je t'aime.Fougueuse,égoïste et généreuse,mer paradoxale.Les marins qui te respectent,connaissent ton caractère ,sont à l'affut de tes changements d'humeur; tu es une collectionneuse de trésor à jamais enfuis,ensevelis dans  tes profondeurs.Tu ne pardonne pas les ignorants,les inconscients,les frimeurs estivaux,qui se pavanent sur ton dos,mais ne te connaissent pas.Tu peux épargner certains innocents qui osent te chevaucher,comme tu peux les exterminer,tu es seule juge,on ne connait pas tes lois,mais une chose est certaine,tu es intransigeante,alors prudence,respect,les cavaliers qui te montent le savent.Ils se donnent à toi,sachant pertinemment qu'ils sont à ta merci.C'est déjà pas mal de le savoir,qu'ils sont sur un animal indomptable,que tu peux changer d'avis sans crier gare, sans chef,sans relief,en apparence .Celui que tu as protégé hier ,peut devenir ta brebis galeuse,ta proie.Tu es un félin,j'aime ton arrogance,je dis cela car tu ne ma pas exterminer,tu as été clémente avec moi et mon inconscience,mon adolescence,te chevauchant sur ma planche à voile;j'ai souffert sur ton dos, mais ce n'était rien ,car le bonheur que tu m'as octroyé était incommensurable ,en échange,je me suis donné à toi,j'ai fais du mieux que j'ai pu,je pense avoir réussi,car tu ne pas mangé.Tu m'as appris aussi,mer-mère,le chemin de la liberté,le goût salé révolté,tu m'as grisé,ensorcelé! Tu as été pour un professeur,un maitre à penser,tu as changé  ma vie,je ne peux que te remercier.Mortel,je le suis,sans peur,mourir ne me fait pas peur,bien que n'étant pas"croyant",sans certitude,agnostique,que tu me prenne un jour,je m'en remettrais bien à toi,nourrir les poissons,les crustacés,voilà une mort qui me satisferais bien;naitre dans l'eau et terminer ma course dans tes eaux salines.Si je pouvais programmer ma mort,je te choisirais comme dernière demeure,linceul.Tu m'as appris aussi cette soif de voir plus loin,cet horizon à perte de vue,seul face aux éléments,le vent,ton immensité,ce silence bruyant pourtant,le ciel au dessus de ma petite caboche.Accroché à mon harnais,le wishbone dans les mains,ma tête perdue dans la tienne;la planche flirtant ,surfant sur tes vagues,j'ai souvent rêvé de ne jamais revenir,de continuer ma course sans retour;embarquer quelques pommes,des morceaux de sucre,et ne jamais revenir sur terre.Mourir en mer,mais je suis un être humain,trop réfléchi,et je suis revenu toujours,par ta volonté,je suppose ,à mon point de départ.Je ne regrette rien,ni mes rêves,ni ta volonté,j'aurais eu peur,j'aurai peur le moment venu,de mourir,oui l'inconnu,mais pas peur de la mort ;ça peut paraitre un peu contradictoire,je suppose,c'est sur! De là sont nées nos croyances,nos religions,l'espoir d'un au delà,de cette fameuse séparation du corps et de l'esprit,certain diront âme.Humanité et faiblesse,cartésien sans l'être,car relativité inconnue.On ,non pas on,je verrai bien,surprise-surprise,j'aime bien.



04/03/2013
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