Boris Lesoir

Boris Lesoir

Il était un petit navire

Il était un petit navire,en perdition,qui naviguait,battant pavillon anglais(juste pour la rime),mais en fait il battait pavillon papillon,un pinardier de son nom vulgaire,aux élytres noires et orangés.C'était un navire ,ou plus exactement une goélette,navigant en eaux troubles,perdu dans  une  brume de chaleur,faisant  sonner sa corne,de peur d'éperonner un autre chaland.Son nom ,écrit en lettre d'or sur la proue:voile d'espérance.Son capitaine,une jolie dame,ayant parcouru tous les océans depuis plus de vingt ans,féminine et virile à la fois ,dirigeait d'une main de maître son équipage étonnamment composé;il y avait deux africains,un sénégalais et un ivoirien,un chinois et un hollandais,une danoise et une nantaise,un espagnol et une portugaise,un moussaillon indien et une italienne comme second.Ils étaient partis du cap vert,où le bateau avait été révisé,nettoyé,la coque remise en état,il devait se rendre dans l'océan indien,sur les îles des Comores,afin d'y rejoindre son riche propriétaire,un nantis,fils d'un nabab,mais ceci dit,un gars fort sympathique au demeurant.L'ambiance était tendue à bord,on n'y voyait goutte,les instruments de navigation ne répondaient plus,la radio n'émettait plus,pas un pet de vent,pas un bruit,on ne distinguait, ni la mer ,ni le ciel.Le voilier était  immobile,nul courant,c'était une un océan de silence,pesant,le capitaine n'avais jamais connu cela,ne sachant que faire,démunie face à cette farce océane,elle prit l'initiative d'ouvrir le tonneau de vieux rhum destiné à fêter l'arrivée à bon port et de boire en compagnie de son équipage.Ils se soûlèrent,quelque peu désemparés,d'abord angoissés,puis l'alcool agissant,ils oublièrent leurs tourments,leurs craintes,ils finirent par s'endormir bras dessus,bras dessous,tous ensemble sur le pont.L'aurore pointa le bout de son nez timidement,se frayant un passage dans un restant de brume,une baleine réveilla l'assemblée engourdie,par un chant rassurant,une légère brise se leva en même temps.Le capitaine se leva la première,découvrant un soleil levant,la brume se dissipant,dévoilant un ciel bleu majestueux,quelques oiseaux marins acclamant le spectacle,elle prépara un petit déjeuner copieux,fait de fruits,de céréales et de café brûlant et réveilla son équipage doucement.Ils l'acclamèrent comme une reine,une princesse,fiers de cette femme qui dirigeait ce rafiot avec tant de sagesse,d'humanité.Les voiles furent étarqués,l'équipage se mit en action,chacun chantant dans sa langue des louanges pour leur capitaine,pour la mer,pour la vie.Le vent se leva,petit à petit,bienveillant,ni trop brusque,ni trop sournois,comme par enchantement,respectueux de ces marins patients,respectueux des éléments,la mer dans sa générosité les amena vers leur destination.Ils arrivèrent sans encombre aux Comores,accompagnés par des cormorans,par quelques dauphins blancs dans leur sillage.Si morale il y a dans cette histoire,c'est à vous de l' interpréter.



14/04/2013
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