Boris Lesoir

Il était une fois,un foie ,pas de canard,ni d'oie;mais un met de choix,celui d'un roi.

Mais tu as les foies,pas la foi,pas le choix face à un argument de poids.

Tu te fais du mauvais sang,te fais de la bile,la peur du sang bleu.

Chasse à l'homme ,chasse à court,court toujours,le temps t'est compté.

Chasse d'eau ,tire aux pipes,aux claies,chasse aux papillons.

Tu tires sur tout ce qui bouge,sans sommation,sans ordonnance de ton toubib.

Tu fais la foire,crie trop vite victoire; dans ta besace ,les derniers fruits de ta chasse:

un ours en peluche,un saucisson italien,un prussien.

Tes trophées sont fièrement suspendues aux murs de ta modeste cabane de chasseur.

Quand la forêt se désertifie,tu vas en ville,là où le gibier est plus nombreux.

Chasseur de prime, tu dégaines plus vite que ton ombre,pense à la récompense,panses tes dernières plaies.Tu tires avec toutes sortes de projectiles; pruneaux,gros sel,boulet rouge,suivant ta cible.Parfois en chemin tu perds des plumes,ta croix,le sens des réalités,le pourquoi du comment de ta misérable existence;"suis-je sur la bonne voie?"

Malgré ta tenue camouflage,tu sais pertinemment que tu n'es pas beau.

Tu ranges ta machine,ton machin ,rengaine tes pistolets et frimes sur ton terrible engin.

Dans les sous-bois ,les lapins se moquent de toi,ils connaissent ton déclin ,ta fin imminente.

Tu pèses tes mots,soupèse ton pèze,comptes tes deniers,reluque une dernière fois le cul de ta voisine;tu te fais la malle à l'anglaise,vieille dame aux accents shakespearien.

Hésitant encore entre : Calais-Douvres? Ostende-Douvres ou bien pourquoi pas faire une transatlantique sur le Titanic?Tu te vois déjà mangeant la Reine d'Angleterre et comme dessert,tu baves sur le Prince Charles, emportant avec toi comme souvenir un vieux blason d'un empire colonial décoloré.

Tu te fais enguirlander par un chimpanzé,un zèbre en pyjama te montre du doigt, un majordome bien plus élégant que toi te pourchasse à coups de balais.

Tu élèves la voix mais à quoi bon,aquaboniste que tu es,tu prêches dans un désert,où tes sujets

sont des cactus!

Criant famine,bien qu'ayant une fameuse panse,avare ,mais pas de tes maux que tu partages volontiers.

Une vierge noire pleure à chaudes larmes  des perles sauvages Akoya.

Dans un parc tu traces des signes cabalistiques sur le dos d'une tortue de mer,

torturé par tes remords.

Un poil dans la main ,une main sur le coeur s'envolent en rêvant,  loin de tes sentiments.

Un vieux loup solitaire médite sur sa chienne de vie.

Un balayeur nettoie le ciel de toutes ces poussières d'étoiles,fait de la place au firmament.

Un mouton à trois pattes surgit de nulle part s'immisce dans tes rêves,jouant à saute-mouton;  

créant un véritable raz de marée dans ton vague à l'âme.

Il y a des nuits aux couleurs de napalm,odeur de naphtaline sous un ciel carnaval.

Quelques statues se sont déplacées pour voir ce grand feu d'artifice,d'orifice,trou de balle cosmique crachant sa dernière dent.

C'est le jour du bal du rat mort,welcome à toutes les petites souris;samba,salsa,mambo et rhum à gogo.(entrée payante pour les chats cela va de soit)

Sauf bien sûr pour le chat botté,invité d'honneur cette année(pas de quoi fouetter un chat).

Le bal est ouvert ainsi que la chasse!