Boris Lesoir

Boris Lesoir

Le temps

Le temps,tempo,tentaculaire, telle une pieuvre,un poulpe,un calamar géant,une toile d'araignée infinie. Temps passion,tentation,une pulsion,pulsation,une fiction énigmatique,une addiction,une addition qui se paye cash,sans concession.Temporellement vôtre,le temps présent,passé,futur,un cliché,un polaroid,photographie instantanée,un instant,un souvenir,le temps des montres molles,le temps qui s'affole,un mouvement perpétuel,un tic tac qui rend fou.Le temps ,printemps,primesautier,polisson,c'est un chenapan,un galopin; il a un goût,salé,iodé,incolore et multicolore,inodore ou odorant,le temps se vend au plus offrant,il n'a pas de prix,seuls les gens pressés ,qui sont légions,veulent le rentabiliser,les autres, minoritaires laisse le temps au temps.Le temps suspendu à un fil,corde au cou pour beaucoup,le temps tambourine,il change de rythme comme de chemise,il est changeant,gourmand,délétère,éthéré.Il ne mange pas de pain,il se nourri de nos âmes,de nos passions,il est triste ou joyeux,naissant ou mortuaire,cyclique,lunatique,il prend son temps,ne tenant pas compte de nos petites vies passagères.Il nous joue des tours sans détour,il peut-être tranchant,impardonnable,généreux ou avare,c'est un incorruptible,il se joue de la vie,de la mort,insignifiantes pour lui,il donne et il reprend quand bon lui semble.Avec ou sans douleur,nul ne comprend ses critères,ses choix,nous ne connaissons pas ses états d'âme.Le temps est infini,mais le notre est éphémère,un furtif passage sur terre que nous prenons bien trop souvent au sérieux(quelle idée absurde). Il nous propose de vivre le moment présent,il ne nous pose pas la question,(nous nous en posons suffisamment,trop à son goût),libre à nous ,c'est à prendre ou à laisser.Il y a de ceux qui disent que le temps c'est de l'argent,ils veulent tout monétiser,qu'il faut lui courir après,le rentabiliser;lui ,il reste implacide,impartial,il nous laisse le choix,il se moque bien que l'on court après lui ou pas.Il est libre comme l'air,ce qu'en font les hommes ne le concerne pas,il ne désire pas s'immiscer dans nos histoires abracadabrantes,il poursuit sa route inlassablement.Ils voit des hommes qui s'emprisonnent,qui s'empoisonnent,pris au piège qu'ils ont confectionné,dans une course contre la montre,pure invention de l'homme,cet être étrange qui désire tout contrôler,quantifier,calculer au dixième de millième de seconde.Cet homme qui court toute sa vie,vers sa tombe,cette vie qui ne lui appartient plus,à force de vouloir lui appartenir.Cet homme qui voudrais courir toujours plus vite,avide de se dépasser,de se surpasser,tellement vite que le présent n'est plus,déjà tombé dans le passé.Cet homme qui veut anticiper le futur,le maitriser comme on dompte un chien.Le temps se marre,rigole de cette course poursuite,voyant tous ces êtres humains s'agitant en tous sens,ce qui lui semble insensé;voir ces hommes qui se disent raisonnables,mais qui sombre dans la déraison.Ces êtres pernicieux,prétentieux,qui se prennent pour des dieux,mais qui sont tellement insignifiants,dans le cosmos,dans l'univers infini.j'entends des voix off,qui disent que nous sommes libres,du moins que nous avons encore la liberté de penser( panser nos plaies?),pouvoir penser implique d'en avoir le temps,mais quand une majorité d'entre nous sont embrigadés dans une course effrénée, imposée par une société,un système TGV,si rapide que l'on ne voit plus le paysage qui défile,flouté,dénaturé,tout comme les pensées qui n'ont plus le temps de germer. 



07/04/2013
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