Boris Lesoir

Boris Lesoir

(1) Coq en pâte

Un coq en pâte à modeler se réveille un matin ,ne voyant aucune poule dans les parages,

décide de partir en voyage;voir d'autres rivages,d'autres paysages;pour ce faire il se transforme

en cerf-volant pour l'instant.Il survole Paris,atterrit sur le toit de Notre Dame; la trouve très belle,mais un peu trop âgée pour lui,et reprend son envol.Il fait quelques emplettes sur les quais,

chez les bouquinistes,passe par Saint-Ouen,au marché aux puces,mais ça le gratte trop,alors il reprend sa route.Il fait un crochet à Beaubourg;visite de musées,passe par Montparnasse,

,Montmartre,mange un morceau dans un bui-bui parisien ,va voir un pote ,porte des lilas.

Il fait un tour dans le quartier latin,chinois et continue son chemin;arrive en Bourgogne,picole avec des vignerons,refuse un coq au vin, mais pas les escargots et repart bourré,le nez rouge!Il a du mal à décoller,mais le vent est avec lui,le soutient.Pour se remettre d'aplomb,il fait une halte à Lyon,se restaure dans un bouchon lyonnais,un petit troquet bien sympathique.Il poursuit son épopée,

au dessus du Rhône,la tramontane le porte vers le sud,qui se transforme en Mistral et le dépose à Bormes- les- mimosas;là, il choisi une petite auberge,tenue par une ancienne bergère.Il y passe la nuit dans son lit;il a pris soin de devenir un prince charmant.La belle méditerranéenne,le gâte,il 

est comme un coq en pâte!Mais la fièvre du voyage l'a pris et un beau matin,il disparait;devient un  goéland,traverse la grande bleue,et débarque à Alger.Pour se fondre dans la foule,il est devenu

un jeune Algérien.Il visite la ville,rencontre un certain"Camus",passe en sa compagnie des moments inoubliables, reste un certain temps dans ce pays et fini par poursuivre son chemin,direction l'Afrique Noire.Il passe par la Mauritanie,le Mali,boit un coup au buffet de la gare de Bamako;écoute le Super Rail Band,sillonne les rues de cette ville étonnante;dors chez un marabout.Il décide de faire un crochet à Tombouctou;les boubous sont éclatants de couleurs,dans ce paysage sablonneux,il y admire la beauté architecturale,la grâce des femmes;leurs courages,

leurs clairvoyances.Il prend un train en direction de Dakar;sur la banquette,il y a ses côtés,une femmes peul avec un bébé aux yeux bleus,un vieux commerçant de calebasses,un géant noir comme de l'ébène,quelques poules,une chèvre,un missionnaire immaculé,miraculé.

Ce voyage ferroviaire est magique,protégé par des gri-gri,des animistes musulmans,des enfants innocents;le train est un vieux coucou,pourtant,rafistolé avec des ficelles,mais la confiance règne.

Des éléphants acclament son passage,des singes se moquent des passagers,nous jettent des cacahuètes,des noix de cajou ,quand ils sont bien lunés.Les gens font plus de bruit que le train,

qui pourtant n'est pas en reste!C'est un vieux cheval à vapeur,qui n'a pas peur,du désert,du modernisme,des serpents à sornettes.Bamako-Dakar,toute une aventure!Le coq devenu :cerf-volant,goéland,magrébin,prince charmant,et maintenant Africain,vous le dit!Arrivée à Dakar,dans l'unique gare;c'est un voyageur un peu égaré qui débarque,mais déjà sous le charme de l'Afrique.

L'aventure n'est pas finie,suite au prochain numéro!

 



04/02/2013
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